PARIS-BORDEAUX

 
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Bordeaux - Paris, ce fut une course mythique pendant près d'une décennie. Avec le Mobile Cycle Club, c’est à ce genre de morceaux qu'on aime bien s'attaquer pour un premier voyage en groupe.

Entre les incertitudes des temps modernes et les caprices de la météo de mars, nous nous sommes fixés une date et nous nous sommes lancés. Lancés, à bicyclette, bien entendu.

Ce Bordeaux - Paris, nous le réalisons à l'envers et à notre manière. Nous évitons les grandes villes, déterminés à profiter des merveilles du vide de la Beauce. Nous tenons également à ce que notre petit Ridéon, ce van Volkswagen T3 de 1989, soit aussi de la partie (même si à un an près, il n'a pas connu la course mythique. C'est une expérience nouvelle pour tous.)

Nous commençons donc notre périple en dehors de Paris, non sans une petite frayeur mécanique dont seuls les vieux véhicules ont le secret. C'est à vélo que nous nous échappons de la capitale pour pouvoir rejoindre au plus vite les longues étendues vides qui nous séparent de la Loire.

Les kilomètres défilent, le soleil est au rendez-vous et le vent nous accompagne, direction le sud. Les vélos rouleraient presque tout seul, si on oubliait les portions inévitables où celui-ci nous frappe de pleine face à chaque virage. Comme quoi, la vie, c'est comme une boite de chocolat. On a beau essayer, il reste toujours des Mon Chéris cachés quelque part.

Nous arrivons au sud de Blois, où nous dormirons dans un château. Les mystères d'Airbnb font parfois bien les choses et nous nous sentons bien accueillis dans cette demeure du moyen-âge. Après un repas longuement préparé et très rapidement avalé, nous filons au lit. Pas besoin de nous bercer pour ces 3 nuits où nos jambes lourdent aimeraient bien profiter des matelas plus longtemps.

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Le lendemain, il est temps de faire des compromis. Notre petit Ridéon, malgré toutes ses qualités, ne roulera pas tout seul. On sépare le groupe et on retrace notre parcours afin de pouvoir retrouver Julia, sa conductrice, à mi-parcours. Le soleil à cette fois-ci fait un break, et nous délions nos jambes dans un rythme plus tranquille. La Beauce a laissé place à la Brenne, avec de grandes lignes droites entremêlées de vallons qui nous font descendre ce qu'on monte instantanément. On traverse la fameuse diagonale du vide, et même si le ratio boulangerie/village n'est pas très intéressant, nous compensons le tout avec du bikepacking improvisé et des vélos-baguettes de compétition.

Nous nous arrêtons au nord de Poitiers afin de faire un dernier arrêt avant Bordeaux. Les cernes s'accumulent, les jambes se font ressentir, mais l'approche de La Belle Endormie nous ravit tous.

Le dernier jour, le réveil est un peu difficile. Heureusement, la préparation du porridge matinal est presque devenue une routine auquel on s'habitue et se réconforte. Nous chargeons les vélos dans Ridéon pour nous avancer sur le tracé et être sûr de respecter nos impératifs photographiques ainsi que le couvre-feu imposé à 18h.

Les paysages sont plus accueillants et nous flirtons doucement avec le Périgord. Les vallons se dessinent, engloutissants avec eux les ruines de châteaux d'un autre temps. Nous nous arrêtons parfois, que ce soit pour régler un di2 capricieux, ou pour manger un de nos nombreux festins/buffets sur le bord de la route.

Le rythme est plus soutenu que la veille et l'après-midi nous voit nous lancer dans une course contre la montre. Tout d'abord, celle contre le couvre-feu puis celle contre le soleil. Nous retrouvons l'esprit du Bordeaux - Paris en filant à toute allure à travers la masse urbaine qui entoure notre ville d'arrivée. Nous traversons la Dordogne au soleil couchant et la Garonne suit peu après. On crève à 5 kilomètres de l'arrivée, car après tout, ce voyage arrivait à un ratio de blagues/galères un peu trop déséquilibré.

Arrivés dans la Belle Endormie, nous montons dans une tour de 5 étages au centre du vieux Bordeaux. Bien que les jambes protestent un peu à ce dernier exercice, la vue sur les toits de la ville au lever de soleil le lendemain fait oublier toutes les simagrées de la veille.

Pleins de souvenirs, nous nous séparons et nous repartons chacun dans nos villes respectives. Ridéon rentre à la maison vers Paris, mais non sans une dernière panne à Tours. Lui aussi préfère prendre un peu plus de temps dans la Loire plutôt que de revenir par la Beauce. On a fait la même chose, il y a 2 jours, on le comprend bien.

Arrivés, nous faisons un constat édifiant: les jambes sont fraîches comme si nous n'avions jamais pédalé. Une seule solution pour remédier à cela: repartir! Il ne reste qu'à bichonner le démarreur de Ridéon, et nous repartons très vite sur la route. À bientôt !

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ANTHONY RICHELOT