PARIS-WISSANT BRAKELESS EN DUO FEMININ

 

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Le premier n'est plus à expliquer tandis que le second reste un peu plus mystérieux. Imaginons tirer un trait vers le nord depuis la capitale : ne partez pas trop loin où vous déborderez sur la Manche. C'est ici, entre le Cap Blanc-Nez et le Cap Gris-Nez, que se cache fièrement Wissant.

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Entre souvenirs d'enfances et tentations d'échappatoire aux temps de confinements répétés, Wissant nous semblait être la destination idéale pour réaliser notre projet.

Pour cela, nous devons retourner à l'essentiel : nous prenons un cadre, lui ajoutons deux roues, une chaîne et un seul pignon. Comme un orchestre, nous accordons nosinstruments afin de préparer le concerto final.

Dès la matinée, nous commençons au rythme des gouttes de pluie. Ces dernières nous donnerons le tempo de la journée, inlassable et incessant à certains moments, imperceptibles et doux à d'autres. Après plusieurs heures d'averses, on finit par oublier l'inconfort humide dans lequel nous nous trouvons. Les vêtements mouillés, les efforts infatigables de l'eau qui ruissèlent violemment sur nos joues, la fatigue qui monte doucement de nos jambes à nos esprits, tout devient une potentielle excuse pour s'arrêter.

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Cependant, nous gardons une idée en tête: atteindre Wissant et ses promesses de temps meilleurs et de souvenirs d'été. La nuit tombe, mais notre détermination elle, reste et se fait entendre à chaque coup de pédale. La pluie ne se contente pas de nous tremper. Elle ramène avec elle sur la route des saletés qui crèvent nos pneus sans pitié, l'un après l'autre. Pourtant, nous continuons ce rythme immuable, une jambe après l'autre, en harmonie avec la pluie qui tombe, nous restons nous-mêmes inépuisables.

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Au milieu de la route, un panneau un peu timide se découvre aux lumières des phares. Après ces 17 terribles heures, nous avons atteint notre objectif.

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Nous apprenons de nouveau à tenir sur deux pieds et à arrêter ce rythme qui nous a guidé pendant presque une journée entière. Les promesses d'un temps meilleur se révèlent être vraies : le soleil brille et Wissant trône fièrement sur la Manche, en regardant les falaises blanches de Douvres.

Même si cela n'a duré qu'une journée, nous caressons du bout des doigts ces souvenirs d'été. Pendant un seul instant, nous nous projetons dans le vent qui passe à travers les voiliers, dans les vagues qui agitent les planches de surf et nous devenons les simples badauds qui admirent la baie, complètement déconnecté de la réalité que nous avons vécu il y a maintenant presque 24 heures.

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Il est alors temps de rentrer à Paris. Dans le van, nos esprits sont encore en vadrouille, notre coeur laissé quelque part sur la plage et nos jambes prêtes à repartir pour de nouvelles journées en vélo, même sous la pluie. Il n'y a pas dire, le soleil a une saveur particulièrement différente après des heures de pluie battante.

À toutes ces sorties pluvieuses que nous osons braver: bien que sans indulgence, elles ont toutes une histoire à raconter pour ceux qui sont prêts à se lancer à l'eau.

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Texte de Sabine, photos d’Anthony et vidéo de Julien

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While the first one does not need explanation, we wouldn't know where to point the second one on a map. And yet, one just needs to go straight north from the capital and somewhere before falling into the English Channel, it stands proud between two headlands: Wissant.
Between childhood memories and dreams of escape in a time of repeated lockdowns, it seemed to be the ideal destination to throw ourselves into.
And we went in our simplest apparels: two wheels, a cog, a chain, and our legs to give the whole symphony a rhythm.

The raindrops gave us a tempo for the day: incessant and merciless on occasion, misty and imperceptible on others. After a few hours of riding into the rain, one forgets the humid discomfort one finds itself in. The wet clothes, the constant and aggressive dribble on our cheeks, the growing tiredness that slowly transition from the legs to the mind, it all becomes a feeble excuse.

One goal remains throughout the harshness of the day: reaching Wissant and its promises of summer souvenirs and sweeter times. Night falls and weariness comes with it but we keep on moving forward. The rain brings its lot of debris on the road, puncturing our tires one after the other. And yet, we keep going, used to the constant motion of our lower body, in harmony with the falling rain.

In the middle of the night, a road sign appears, almost shyly. After 17 dreadful hours, the goal is reached. We slowly learn back how to walk and put one foot in front of another without this constant motion that guided us all day. The promises that led us forward are finally true: the sun shines, Wissant looks proudly across the English Channel to the white cliffs of Dover. May it be for a day only, we caress these sweeter times at our fingertips. For one moment, we are the wind playing with the sailboats, we are the waves on which surfboards are ridden and we are the passers-by walking along the bay, unaware of the arduous effort that took place almost 24 hours ago.

It is time to head back to Paris. In the van, our minds still wander, our hearts remained somewhere on the cove and our fiery legs venture into thinking of long days on the saddle under the rain. The sun has a different flavour when it is appreciated after hours of pouring rain.

To all the rainy rides that we do not dare throw ourselves into. They each have a story to tell and a new vision to share for those willing to throw themselves in the water.

 
ANTHONY RICHELOT